« Sondage d’opinion mondial 2022 de la CSI : Une crise du coût de la vie d’ampleur mondiale » : extrait du bulletin d’information de la Confédération Syndicale Internationale – Novembre 2022

« Sondage d’opinion mondial 2022 de la CSI : Une crise du coût de la vie d’ampleur mondiale » : extrait du bulletin d’information de la Confédération Syndicale Internationale – Novembre 2022

« Sondage d’opinion mondial 2022 de la CSI : Une crise du coût de la vie d’ampleur mondiale » : extrait du bulletin d’information de la Confédération Syndicale Internationale – Novembre 2022

 

Sur toute la planète, les travailleurs et les travailleuses peinent à gagner suffisamment d’argent pour vivre dans un contexte pesant de crise mondiale du coût de la vie.

Deux ménages sur cinq (43 %) ont expérimenté une perte d’emploi ou une réduction des heures de travail,  et un ménage sur deux (51 %) affirme que ses revenus diminuent par rapport au coût de la vie, d’après le nouveau sondage d’opinion réalisé par la Confédération syndicale internationale (CSI).

 

Sharan Burrow, la secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Les inégalités et les injustices, au cœur du système économique défaillant qui comporte d’énormes lacunes en matière de réglementation des entreprises et du secteur financier, ont été mises en évidence de façon criante et ont été considérablement accentuées par la pandémie de COVID-19. »

 

Présenté la veille du 5e Congrès mondial de la CSI à Melbourne, Australie, le Sondage mondial, commandé à l’entreprise YouGov, a été mené auprès du grand public, dans dix-sept pays.

 

Les résultats dressent un constat saisissant des difficultés auxquelles les travailleurs sont confrontés :

  • Emplois : 66 % des personnes interrogées appréhendent de perdre leur emploi.
  • Droits : 55 % des personnes craignent l’affaiblissement des lois sur le travail et 53 % affirment que le niveau de violence dans le monde du travail a augmenté.
  • Salaires : Une personne sur dix (13 %) n’a pas suffisamment d’argent pour les biens de première nécessité, comme le logement, l’alimentation et l’électricité. Trois quarts des personnes (72 %) estiment que le salaire minimum n’est pas suffisant pour vivre décemment.
  • Protection sociale : 87 % des personnes souhaitent un accès abordable aux soins de santé, mais 67 % se disent préoccupées par la capacité des systèmes de soins de santé à relever les défis d’aujourd’hui.
  • Égalité : 66 % des personnes s’inquiètent de l’inégalité entre les hommes et les femmes en matière de salaires et d’opportunités.
  • Inclusion : 69 % des personnes pensent que le système économique est favorable aux plus riches.

 

« Les fondations mêmes de la démocratie ont été fortement ébranlées, ainsi que l’économie mondiale. Les gouvernements, écrasés par la cupidité des entreprises, n’ont pas agi dans l’intérêt des travailleurs et des travailleuses. Quand 56 % des citoyens disent que la crainte des répercussions est susceptible de les empêcher de signaler des fautes professionnelles, nous savons que la responsabilité sociale des entreprises n’a pas fonctionné.

« Les gens qui travaillent savent que le progrès économique et social est à l’arrêt, ou qu’il s’inverse. Le système économique favorise les intérêts d’un petit groupe de personnes, alors que les services publics subissent une tension qui les rapproche du point de rupture et que les droits des travailleurs sont pris pour cible, sur fond d’augmentation de la violence et du harcèlement au travail.

« Or, les travailleurs ont des revendications très claires. Ils savent que la réponse réside dans un nouveau contrat social basé sur des emplois respectueux du climat, les droits, les salaires, la protection sociale, l’égalité et l’inclusion », a ajouté Sharan Burrow.

 

La CSI représente la plus grande communauté démocratique mondiale et son Congrès mondial discutera de la mission du mouvement syndical international, fort de plus d’un millier de syndicalistes dans plus de 130 pays.

 

Le président de la CSI, Ayuba Wabba, a précisé : « Les travailleurs soutiennent les objectifs de progrès économique et social inclusif conjugués à une prospérité partagée et à un futur durable.

« À l’heure actuelle, ces objectifs sont hors de portée pour une multitude de personnes. Cependant, en mettant en œuvre ces revendications dans le cadre du nouveau contrat social, nous pourrons inverser la tendance et créer une économie qui profite aux travailleurs.

« Mais c’est urgent. Les gouvernements et les entreprises doivent établir un plan d’action immédiatement pour définir un nouveau contrat social et commencer à réparer les dégâts. »

 

Michele O’Neil, la présidente de la confédération syndicale Australian Council of Trade Unions (ACTU), a déclaré : « Ce sondage révèle que les travailleurs australiens, qui subissent actuellement une crise des salaires et à qui l’on demande depuis des années de faire plus avec moins, ne sont pas les seuls à connaître une situation difficile. Partout dans le monde, les travailleurs luttent pour faire face à la hausse du coût de la vie et à la montée des inégalités.

« Les comparaisons à l’international peuvent également suggérer aux travailleurs australiens des solutions pour progresser : les négociations avec de multiples employeurs ont permis d’améliorer les salaires et la qualité de vie dans plusieurs dizaines d’autres pays. Il est temps que nous rattrapions le reste du monde en ce qui concerne les droits de négociation. »