« Les chiffres de l’esclavage moderne nous rappellent l’urgence d’établir un nouveau contrat social » : extrait du bulletin d’information de la Confédération Syndicale Internationale – Septembre 2022

« Les chiffres de l’esclavage moderne nous rappellent l’urgence d’établir un nouveau contrat social » : extrait du bulletin d’information de la Confédération Syndicale Internationale – Septembre 2022

« Les chiffres de l’esclavage moderne nous rappellent l’urgence d’établir un nouveau contrat social » : extrait du bulletin d’information de la Confédération Syndicale Internationale – Septembre 2022

 

Une nouvelle estimation mondiale, selon laquelle 49,6 millions de personnes sont victimes de l’esclavage moderne chaque jour de leur vie, démontre la nécessité de prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à ce scandale.

 

Selon le rapport Estimations mondiales de l’esclavage moderne : travail forcé et mariage forcé, publié par l’OIT, Walk Free et l’OIM, ce chiffre a augmenté de dix millions en cinq ans.

 

Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Ces chiffres sont accablants. La réalité quotidienne des victimes dépasse l’entendement et il est inacceptable de voir leur nombre augmenter.

 

Ce rapport contient un grand nombre de bonnes recommandations, reconnaissant notamment que respecter le droit d’association et de participation à la négociation collective des travailleurs est une condition préalable indispensable si l’on souhaite éradiquer le travail forcé dans le monde. De même, la protection sociale universelle garantirait aux travailleurs la sécurité de revenu dont ils ont besoin pour éviter de perdre leur liberté et d’être embrigadés dans l’esclavage moderne.

 

Il s’agit de deux éléments essentiels du nouveau contrat social, au même titre que les emplois respectueux du climat, la justice salariale, l’égalité et l’inclusion. Nous avons besoin de ce nouveau contrat social maintenant. Nous devons redonner le pouvoir aux salariés et commencer à réparer les dégâts occasionnés par l’ordre économique actuel, qui a aggravé le scandale mondial de l’esclavage moderne.

 

Nous demandons de toute urgence que les entreprises soient obligatoirement soumises à un devoir de diligence, afin d’empêcher le recours au travail forcé et d’autres violations dans les chaînes d’approvisionnement. Nous appelons également les gouvernements nationaux à réglementer le marché du travail en imposant des critères de conformité et des sanctions strictes. »

 

Le rapport formule également les recommandations suivantes :

  • Recrutement équitable et éthique
  • Renforcement des inspections publiques du travail
  • Mesures pour réduire l’exposition des migrants au travail forcé et au trafic des êtres humains organisé à cette fin
  • Mesures d’aide aux enfants victimes du travail forcé
  • Suppression du travail forcé imposé par l’État
  • Partenariats et coopération internationale
  • Protections juridiques et civiles prévues dans les législations nationales pour les victimes de mariages forcés
  • Investissement dans l’autonomisation des femmes et des filles

Autres conclusions du rapport :

  • S’agissant du travail forcé, 27,6 millions de personnes sont soumises à l’esclavage moderne, 22 millions au mariage forcé, soit environ 1 personne sur 150 dans le monde.
  • Aucune région du monde n’est épargnée par le travail forcé, phénomène qui reste préoccupant quel que soit le niveau de richesse d’un pays.
  • Le travail forcé est le plus souvent observé dans l’économie privée et concerne pratiquement tous les secteurs d’activité.
  • 3,3 millions d’enfants sont victimes du travail forcé.
  • Les femmes sont plus exposées que les hommes aux violences physiques et sexuelles, ainsi qu’aux menaces proférées à l’égard des membres de leur famille.
  • Les travailleurs migrants risquent trois fois plus que les travailleurs ordinaires de se trouver en situation de travail forcé.
  • Les mariages forcés sont observés dans toutes les régions du monde et plus de deux tiers des personnes concernées sont des femmes.

Le rapport définit le mariage forcé et le travail forcé comme étant des situations d’exploitation auxquelles un individu ne peut renoncer ou se soustraire en raison des menaces, des violences, des tromperies, des abus de pouvoir ou d’autres formes de contraintes dont il est victime.

 

Cliquez ici pour lire cet article en ligne